Saint-Pierre

Saint-Pierre, El Greco, 1610-13, huile sur toile, 209*106cm, monastère de San Lorenzo, El Escurial, Madrid, ©Web Gallery of Art

Saint-Pierre, El Greco, 1610-13, huile sur toile, 209*106cm, monastère de San Lorenzo, El Escurial, Madrid, ©Web Gallery of Art

PIERRE

Malgré le rôle considérable qu’a joué Pierre dans la fondation de l’Eglise, sa vie reste mal connue. Pierre est présent dans tous les évènements importants de la religion chrétienne, notamment ceux de la Passion.

Pierre est un des saints les plus importants et les plus populaires du christianisme. A la fois Prince des apôtres, premier évêque de Rome, lieutenant du Christ sur terre, puis portier du paradis au ciel, il fait l’objt depuis très longtemps d’un culte considérable et universel. Ses reliques se rencontrent partout, innombrables sont ses patronages et les églises qui lui sont dédiées. Il serait né au début de l’ère chrétienne et meurt en 64 ou 67.

En Galilée, pêchant sur le lac de Génésareth, Simon (futur Pierre) et son frère André sont les deux premiers disciples appelés par Jésus. Le Seigneur nomme l’aîné Pierre, signe de son rôle à venir dans la construction de l’Eglise. Pierre aura une place privilégiée auprès du Christ qui prononce les fameux mots : « Et moi je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise. Je te donnerai les clefs du royaume des cieux. » (Mt, 16, 17-19). Depuis ces paroles, les clefs sont son attribut le plus connu. Il est une figure ambiguë des personnages saints : malgré cette position particulière, il sera celui qui reniera le Christ par trois fois. Le Christ l’avait prévenu : « Cette nuit, avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois » (Mt, 26, 34). C’est pourquoi le coq est aussi un attribut de saint Pierre. Suite à cet acte condamnable, Pierre se repentit. Sa pénitence est souvent représentée. L’apostolat (la mission de l’apôtre) de Pierre se déroule en Palestine et en Asie Mineure où il opère de nombreux miracles et conversions. La vie de saint Pierre est riche en épisodes mais celui de la marche sur les eaux contribue à le placer en avant des autres, ici, grâce à son audace. Jésus rejoint les disciples dans leur barque en marchant sur la mer et leur fait peur. Pierre l’invite à prouver qu’il s’agit bien de lui et non d’un fantôme : « Si c’est bien toi, lui dit-il, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux » (Mt, 14, 28). Pierre marcha alors sur les eaux.
Sa mort est située tantôt en 64, tantôt en 67, le même jour que celle de Paul, lors des grandes persécutions antichrétiennes de Néron. Pierre est crucifié. Mais se jugeant indigne de subir la même mort que le Christ, il demanda à être crucifié la tête en bas. Ce tragique épisode fait de lui une figure d’humilité.
La basilique saint Pierre que tout le monde connaît aujourd’hui aurait été construite sur le tombeau de saint Pierre.

LE RECIT DE LA VIE DE SAINT PIERRE PAR JACQUES DE VORAGINE:

Ici ont été sélectionnés quelques éléments ou passages directement tirés du chapitre qu’il dédie à notre saint. Vous êtes bien sûr invités à le lire entièrement.
(
VORAGINE  Jacques (de), La légende dorée, A. Boureau, M. Goullet (dir.), Paris, Gallimard – Bibliothèque de la Pléiade, 2004).

      Jacques de Voragine énumère toutes les qualités et pieuses actions qu’a mené saint Pierre dont celles-ci :

« Il marcha sur la mer pour aller au-devant du Seigneur ; il fut choisi pour être le témoin de la Transfiguration de son maître et pour assister à la résurrection de la fille de Jaïre ; il trouva, dans la bouche du poisson, la pièce d’argent de quatre drachmes pour le tribut ; il reçut du seigneur les clefs du royaume des cieux ; il eut la commission de faire paître les brebis ; au jour de la Pentecôte, par sa prédication, il convertit trois mille hommes ».

      Plus loin :

Il fut mis en prison par Hérode et libéré par un ange.

Il portait un suaire pour essuyer les larmes qu’il versait fréquemment, surtout lorsqu’il songe à la faute commise (reniement du Christ).

Néron se laisse séduire par le magicien Simon qui se fait passer pour un fils de Dieu. Mais il est fils du démon. Pierre et Paul s’efforcent de révéler la tromperie à Néron. Simon meurt et Néron veut punir Pierre et Paul d’avoir voulu le rendre suspect.

Il les remet à Paulin qui les enferme dans une prison de Mamertine sous la garde de Processus et Martinien, soldats que Pierre convertit à la foi : ils ouvrirent la prison et laissèrent aller les apôtres en liberté.

Mais en sortant, Pierre rencontre Jésus qui lui dit : « Je viens à Rome pour être crucifié encore une fois. ». Pierre répond : « Seigneur, je retournerai donc, pour être crucifié avec vous ». Après ces paroles, le seigneur monta au ciel à la vue de Pierre qui pleurait.

Il fut alors pris par les officiers de Néron et mené au préfet Agrippa. Pierre fut condamné à être crucifié car il était étranger.

« Puisque mon maître est descendu du ciel sur terre, il fut élevé debout sur la croix ; pour moi qu’il daigne appeler de la terre au ciel, ma croix doit montrer ma tête sur la terre et diriger mes pieds vers le ciel. Donc, parce que je ne suis pas digne d’être sur la croix de la même manière que mon Seigneur, retournez ma croix et crucifiez-moi la tête en bas. »

Sur la croix, il parle au Christ : « C’est vous, Seigneur, que j’ai souhaité imiter ; mais je n’ai pas eu la présomption d’être crucifié droit : c’est vous qui êtes toujours droit, élevé et haut ; nous sommes les enfants du premier homme qui a enfoncé sa tête dans la terre, et dont la chute indique la manière avec laquelle l’homme vient au monde ; nous naissons en effet de telle sorte que nous paraissons être répandus sur la terre. Notre condition a été renversée, et ce que le monde croit être à droite est certainement à gauche. Vous, Seigneur, vous me tenez lieu de tout ; tout ce que vous êtes, vous l’êtes pour moi, et il n’y a rien autre que vous seul.  Je vous rends grâce de toute mon âme par laquelle je vis, par laquelle j’ai l’intelligence et par laquelle je parle. »

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